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16 août 2021

Bryce, le bambin et le raton laveur

Bryce se tient devant le comptoir de la pharmacie chez Shoppers Drug Mart et sourit.
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Les pharmaciens sauvent des vies : parlez-en à Bryce Barry, pharmacien au Shoppers Drug MartMD de Park Place Mall à Lethbridge, en Alberta.

En mai, un garçon d’un an se trouvait dans son jardin de Lethbridge avec sa mère lorsqu’il a mangé des excréments de raton laveur trouvés dans un pot de fleurs. En faisant des recherches en ligne, ses parents ont appris que les matières fécales de raton laveur contiennent souvent un ver rond pouvant provoquer une maladie neurologique ou la mort. Il est primordial que des médicaments soient administrés dans un délai de 72 h.

Le traitement de préférence contre le ver rond est un médicament appelé Albendazole. Son utilisation sur des humains n’est pas approuvée au Canada (bien qu’il soit souvent utilisé sur des animaux) et il n’est pas facilement accessible.

À l’urgence, un médecin a conseillé aux parents de téléphoner au plus grand nombre de pharmacies possible pour essayer de trouver le médicament pendant qu’il demandait une autorisation spéciale de s’en procurer à Santé Canada.

Le père a téléphoné à la pharmacie de Bryce, mais ce dernier n’avait pas d’Albendazole. « Il était très émotif au téléphone », a confié Bryce, qui est lui-même un père. « Je ne voudrais pas m’imaginer être à sa place. »

Bryce s’est renseigné et a rappelé le père pour lui annoncer qu’il pourrait concocter le médicament lui-même s’il détenait les ingrédients nécessaires. Il a ensuite communiqué avec des collègues de diverses pharmacies pour finalement trouver les ingrédients à Calgary. Ce soir-là, il a avisé la famille que l’Albendazole serait prête pour eux le lendemain matin.

Au bout de deux jours et demi, la famille a reçu le médicament et l’enfant s’en est tiré. Bryce est modeste par rapport à son rôle : « J’étais le simple maillon d’une chaîne », dit-il.

Ce cas ne représente qu’une infime partie du rôle des pharmaciens.

« Notre tâche est la gestion des médicaments, explique Bryce. Nous devons nous assurer que le dosage est approprié, que le médicament est adéquat et qu’il n’entraîne pas d’effets secondaires négatifs. Ce n’est pas parce que votre ordonnance est prête en trois ou quatre minutes que c’est le cas pour tout le monde. »

Mais il affirme que l’incident montre également toute la collaboration médicale qui se déroule en coulisses. Cette situation a impliqué des urgentologues, des pharmaciens, un médecin de famille et un vétérinaire.

« On voit bien le nombre de personnes qui peuvent être dévouées à aider quelqu’un, dit-il. J’ai trouvé cela remarquable. »

Ancien mécanicien de machinerie lourde, Bryce est pharmacien depuis six ans et demi. Selon lui, la profession évolue vers un rôle plus clinique qu’auparavant. De plus en plus souvent, les pharmaciens aident les patients dans leur gestion du diabète ou d’autres maladies chroniques.

« Il faut que nous puissions passer du temps avec les gens, mais si nous pouvons être très occupés. Nous représentons une source d’information, entre autres choses, affirme-t-il. C’est ainsi qu’on établit une relation de confiance avec les clients. »

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