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28 janvier 2021

Heba ne va pas toujours bien et c'est normal

Une femme qui sourit avec les pouces levés
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« Arrêtez de vous plaindre ». « Vous êtes simplement faible. » « Pourquoi êtes-vous si négative? » « Êtes-vous folle? » « Vous devez vous endurcir. » Ce sont toutes des choses que Heba Salama, pharmacienne propriétaire de Shoppers Drug MartMC, craignait entendre si elle parlait de ce qu’elle ressentait. 

Heba est une propriétaire d’entreprise prospère et une pharmacienne, mais la stigmatisation flottait toujours au-dessus de sa tête. Avec d’innombrables études montrant que la santé mentale des Canadiens est mise à mal avec la pandémie de COVID-19, Heba affirme qu’il est temps de parler et d’écouter.

Pour tous ceux qui rencontrent Heba dans son Shoppers Drug Mart du centre d’achat Millcroft à Burlington, en Ontario, elle semble tout avoir : une entreprise stable, une personnalité joyeuse et une famille. « Aux yeux des autres, je suis heureuse et stable. Mais ma voix intérieure me raconte parfois une histoire très différente, affirme Heba. Je vis avec ce que l’on décrit comme une “dépression souriante”. C’est quelque chose qui me fait souffrir en silence depuis des années, alors je sais à quel point il est important de faire taire la stigmatisation. »

Le défi avec la maladie mentale, souligne Heba, c’est qu’elle n’est pas tangible. « Il n’y a pas de simple test sanguin, radiographie ou échographie, ce n’est pas comme le diabète, les maladies cardiaques ou le cancer, dit-elle.

Mais la maladie mentale est un problème de santé comme tous les autres. C’est un monstre qui vit à l’intérieur. Mais en raison de la stigmatisation, de nombreuses personnes se tournent vers l’automutilation, l’automédication ou même le suicide pour faire taire ce monstre. Cela m’a pris quelques années pour vraiment croire que j’avais une maladie et pour demander de l’aide. »

Une étude effectuée en décembre 2020 par l’Association canadienne pour la santé mentale a relevé des statistiques parlantes : 40 % des Canadiens affirment que leur santé mentale s’est détériorée. Et les répercussions de la COVID, y compris l’isolement, le chômage, le stress et l’anxiété, ont été encore plus difficiles pour certains groupes : 61 % des personnes sans emploi, 61 % des personnes ayant des problèmes de santé mentale préexistants, 60 % des personnes âgées de 18 à 24 ans, 54 % des populations autochtones, 54 % des personnes qui s’identifient LGBTQ2+ et 50 % des Canadiens présentant un handicap signalent que leur santé mentale est pire depuis mars dernier.

Bien qu’il soit bon que les gens parlent plus ouvertement de la santé mentale pendant cette pandémie, ce n’est pas seulement la stigmatisation qui empêche les gens d’obtenir de l’aide, explique Heba. L’accès au soutien est également un problème. 

« La thérapie et les médicaments sont coûteux. Et ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre ces choses, dit-elle. Tout le monde n’a pas un emploi et des avantages sociaux, surtout pendant cette pandémie. Je le vois tous les jours dans ma pharmacie. En tant que pharmaciens, nous sommes ici pour écouter et pour informer les gens des ressources disponibles. Lorsque nous reconnaissons les sentiments des gens, en tant que pharmaciens, membres de la famille et amis, nous ne faisons pas qu’aider une personne : nous aidons une communauté entière. »

Tout au long de la pandémie, nous avons élargi les ressources en santé mentale mises à la disposition de tous les Canadiens dans nos magasins Shoppers Drug Mart/Pharmaprix. De plus, dans l’ensemble de l’entreprise, nous avons élargi nos propres programmes d’avantages sociaux pour les collègues et employés pour offrir plus de soutien pour la santé mentale. Si Heba a un seul conseil à donner, c’est de ne pas attendre.